12.11.14

Tout ça pour ça... ! #4





* Il est préférable d'avoir lu avant le texte du mois d'août 2014 ''Les galeries''


Voici en étapes, une autre petite anecdote, tout à fait savoureuse, que j'ai eu le plaisir de vivre!
; )

1-2-3 GO! 

Envoie par courriel de mon dossier artistique dans une galerie dans le but d'obtenir un premier rendez-vous.

  • Pas de réponse

Me rendre à la galerie concernée pour me présenter en personne et leur présenter mon travail.

  • Accueil plus ou moins chaleureux

Un mois plus tard, obtention d'un téléphone de la galerie. Intérêt de leur part à venir voir mes œuvres chez moi.

  • Yéééé! / Joie / Surprise

Rendez-vous "booké" chez moi avec la Directrice artistique, le propriétaire et une autre galeriste.

  • Joie, joie, joie

Annulation du rendez-vous la veille.

  • Déception

Prise d'un deuxième rendez-vous.

  • Ouin, ouin... Ok

Annulation du deuxième rendez-vous (la veille toujours). Cependant, on m'informe qu'on me contactera d'ici une semaine.

  • Déception, déception, déception

Une semaine passe et pas de nouvelle.

  • Grrrrrrr...!

Plusieurs semaines passent et toujours pas de nouvelles donc, je me rends sur place.

  • Nervosité, mécontentement

Sur place, on m'informe que dans un mois on me recontactera sans faute, car pour l'instant, "y sont dans l'jus"!

  • Déception

Un mois passe, deux mois et toujours pas de nouvelles.

  • Déception, déception, déception

Finalement, je me rends encore sur place pour être fixée. À ce moment, on me suggère, afin d'accélérer le processus, que je vienne déposer mes œuvres à la galerie pour qu'ils puissent les regarder sur place. Ainsi, selon leurs dires, d'ici une semaine je serai avisée si ma candidature a été retenue ou non.

  • Rendue là, pourquoi pas! Let's go, on emballe tout et on rempli la voiture.

Dépôt de 6 grandes toiles à la galerie.

  • Impatiente de connaître leur verdict et leurs impressions.

Une semaine passe, deux semaines passent, 3 semaines passent et je suis toujours sans nouvelle.

  • Ostie, j'me fais niaiser moi-là / Insultée, feeling de perdre mon temps...

Et c'est un mois et demi plus tard (et 6 mois suivant la date où je me suis déplacée pour la première fois à la galerie) que je reçois un message sur ma boîte vocale. On m'informe alors que ça ne fonctionnera pas et que je dois passer à la galerie récupérer mes œuvres.

  •  Ha Oui? / Ha bon...!  
  • "J'ai ben hâte d'entendre leur feed-back"

11.11.14

Tout ça pour ça! #3




Plusieurs personnes prennent le temps de m'écrire pour avoir des détails concernant mon travail artistique. On me demande les prix, les dimensions, des informations sur ma démarches et sur mes techniques de création. On me demande aussi si je crée des œuvres sur mesure en tenant compte de leurs choix de couleurs, de leurs idées, etc. Ce type de courriels, j'en reçois assez souvent! Chaque fois, je prends la peine de répondre à toutes les questions en retournant un courriel détaillé. De plus, je joints toujours quelques photos à mon message ainsi que mes coordonnées en prenant bien soin de remercier chaque personne de s'intéresser à ce que je fais. Enfin, je termine chaque courriel en leur demandant comment ils ont entendu parlé de moi tout en leur souhaitant une excellente journée.

Et devinez quoi? Chaque fois, à quelques exceptions près, c'est la même chose!

J'attends la suite, un ti-message, un ti-merci, un ti-quek-chose, pis j'attends, pis j'attends.... pis non, RIEN pantoute!

99% des gens ne me retournent aucun message. Le pire dans tout ça c'est que, suite à la réception de ces courriels, je ne m'attends pas à faire des ventes. Toutefois, je m'attend quand même à un minimum de politesse, du moins, à un retour de courriel! ;-)

La conversation





Une fois de plus, je discutais d'art. La plupart du temps, les gens méconnaissent la réalité des artistes. La grande majorité du temps, les gens ne sont pas malicieux et ne veulent que bien faire. Or, bien faire, lorsqu'on ignore, peut être fait avec maladresse.

Il n'y a pas très longtemps, une personne m'a dit : « Wow, ça doit rouler tes affaires, c'est tellement beau ce que tu fais! ». 

J'ai donc répondu : « Merci, mais le milieu artistique est un milieu difficile et non, ça ne roule pas tant que ça, je suis loin de vivre de mon art''.


Alors la personne ajouta : « As-tu déjà pensé de vendre moins cher tes œuvres? Ainsi, tu en vendrais plus, tu te ferais connaître et par la suite, tu pourrais augmenter tes prix? ».


Et moi, le cœur un peu crispé de répondre: « Ben oui, j'ai pensé à ça!!! J'ai même diminué mes prix, j'ai aussi fait des formats de toutes les tailles, pour tous les budgets, j'ai fait des ventes d'atelier, des ventes de Noël, j'ai fait plein de tirages, j'ai offert des toiles à des organismes pour des levées de fonds, j'ai investi plusieurs centaines de dollars en promotion et marketing, j'ai ''upgradé'' mon site web, j'ai exposé dans des hôtels, des cafés, des bars, des salons, des symposiums, des galeries, des encans, des événements spéciaux et oui, tout ça pour me faire connaître! Et tout ça à mes frais, parce qu'en plus de payer mon matériel d'artiste, je dois payer pour l'organisation (parce que ça ne s'organise pas tout seul une exposition), je dois aussi payer pour mes kiosques (plusieurs milliers de dollars par kiosque), payer pour ma pub et que dire de mon temps! Ben oui, je travaille toujours bénévolement comme de bien nombreux artistes! Vous connaissez la croyance populaire : L'artiste s'amuse alors pourquoi le payer? Ha oui, je tenais aussi à vous dire que je travaille avec des matériaux de qualité supérieure donc généralement, à prix supérieurs. Lorsque je vais chercher mon bois à l'entrepôt, je prends bien le temps de sélectionner chaque planche de 4 pieds par 8 pieds que je vais faire couper chez mon ébéniste (à mes frais) selon mes choix de dimensions. Ensuite, je passe des heures à travailler dans mon atelier à créer mes œuvres selon des concepts pré-établis. Il m'arrive d'en scrapper quelques-unes au passage, de sacrer un bon coup et de continuer. Par la suite, une fois l'acrylique appliquée à mon goût, c'est le moment d'appliquer la résine. Hé oui, je travaille aussi avec de la résine d'époxy de première qualité qui ne jaunit pas au soleil. J'espère ben, le gallon coûte 400$! J'ai aussi eu à investir pour mon équipement d'atelier (dépoussiéreurs, éclairage, ventilateurs, masques, gants, chalumeau, outils variés, etc.). Hé oui, ça doit se payer tout ce beau matériel-là! Ceci dit, sachant que je fais tout ce que je peux pour me faire connaître et sachant qu'il y a une bonne quantité d'heures de travail et de fric pour chaque pièce que je confectionne avec soin, je ne peux certainement pas les donner ces œuvres-là et, je ne veux surtout pas les vendre trop cher non plus. Alors, après réflexions, j'ai décidé de faire un prix au pouce carré, comme ça c'est moins compliqué pour tout le monde! Il y en a donc pour tous les portes-feuilles. Pour l'instant, mes prix varient entre 200$ et 3000$ la pièce et je précise, une oeuvre à 3000$ sur bois habille le mur d'un ostie de grand salon! Enfin, considérant l'étendue de ma démarche artistique & de création, je trouve que mes prix sont honnêtes. Donc, avant d'émettre votre opinion à un artiste en lui disant: ''tu devrais baisser tes prix'', demandez-vous si vous avez pris le temps de bien connaître sa réalité avant.


- Au nom de tous les artistes - (car maintenant, je les comprends, mieux que jamais) !

Tout ça pour ça #2





J'avais manqué l'appel, mais la personne a eu la gentillesse de me laisser un message vocal. « Bonjour, je travaille en cinéma et je suis tombé sur votre site Internet. Je dois vous avouer que j'adore ce que vous faites, vos créations sont tout simplement magnifiques et j'aimerais vous proposer un partenariat. Voici mon numéro de téléphone si vous êtes intéressée.»

J'ai bien sûr rappelé la personne. Elle me proposait de lui prêter quelques toiles pour compléter le décor d'un film réalisé par un ''grand homme'' ayant gagné plusieurs prix à Cannes. Elle me proposait aussi un cachet en plus d'une apparition dans les génériques. « Wow, quelle belle proposition! » J'ai donc accepté avec joie! Nous avons discuté un bon moment et en terminant l'appel, elle me spécifia à nouveau qu'elle me contacterait assurément lundi prochain pour organiser le prêt ainsi que pour la signature de nos contrats respectifs. Le temps fila, un lundi, deux lundis, six lundis et puis...

Et puis... RIEN.

Je n'ai jamais eu de nouvelles et n'en aura pas non plus, car le tournage est, à ce jour, déjà terminé depuis belle lurette!


Tout ça pour ça #1





Je préparais un gros événement. Un accrochage de luxe d'une trentaine de toiles dans un grand hôtel réputé du centre-ville. La grosse affaire! Trois semaines précédant l'événement, le téléphone sonna et une dame (qui semblait ravie de me parler) me proposa de faire une entrevue avec moi dans le but de faire connaître mon travail et aussi pour promouvoir l'événement en question. « Hé ben! » Nous avons booké un rendez-vous pour l'entrevue. Cette dame devait donc se déplacer chez moi pour m'interviewer avec son assistant, la caméra, ses questions pis toutes les bébelles! De mon côté, je devais me préparer un peu c'est à dire, préparer l'espace, installer quelques toiles et me préparer mentalement pour parler de ma démarche artistique devant la caméra tout en ayant l'air cool et à l'aise. Tout un défi pour moi, mais pourquoi pas! Après tout, c'est elle qui m'a contacté et moi, je ne peux pas refuser une telle demande. « Oh non! Plusieurs personnes paieraient pour obtenir cette visibilité. »

Les jours ont passé et j'étais enfin prête: j'avais sélectionné les toiles que j'allais présenter à l'entrevue, le ménage était fait ''c'était propre propre'', j''avais préparé mon petit discours pour avoir l'air cool et relaxe, j'avais choisi mes vêtements, le rouge à lèvres assorti et je savais même comment j'allais placer mes cheveux! Hep! Le rendez-vous était prévu pour le lendemain. Cependant, vers 17h le téléphone sonna et c'était elle, la dame de l'entrevue qui m'annonçait que l'entrevue devait être reportée dans quelques jours. ''Ouin ben, fallait s'y en attendre!''. Au moment de l'annulation, je me souviens d'avoir roulé les yeux au ciel et puis d'avoir noté la nouvelle date d'entrevue prévue pour le mercredi suivant. C'était noté et puis...

Et puis, ... RIEN!

L'entrevue n'a jamais eu lieu et cette dame ne m'a jamais redonné de nouvelles.



20.8.14

Let us help you succeed!




Aujourd'hui, j'ai reçu un message courriel intitulé, ''Laissez-nous vous aider à accéder au succès''. Pouahhh, Pouahhh...! J'ai éclaté de rire, surtout lorsque j'ai remarqué l'expéditeur du message. Je vous explique l'histoire du début ainsi que la façon dont on me propose de parvenir au soit disant succès!

Tout a commencé, lors d'une exposition dans un salon. En tant qu'exposante, j'y présentais mes oeuvres. Jour 2 au matin, une dame un peu trop parfumée est venue me voir pour me recommander chaudement de participer à ce concours. Elle m'a précisé que c'était LE concours, ''The Contest'', auquel JE devais participer puisqu'elle faisait partie du jury et que tout ce que je fais est absolument ''Wonderful'' selon ses dires. Plus de 135 000$ en prix à gagner. C'est ce qui était écrit sur le ''ti-flyer'' qu'elle m'a gentiment offert. J'ai regardé le petit bout de papier, nous avons échangé quelques mots et la gentille dame au shiny smile est repartie vers son kiosque.

Le show terminé, on ramasse tout et puis on file. J'avais, comme d'habitude, accumulé une pile de ti-flyers attrayants. Du marketing à son meilleur!

Une fois revenue à la maison (en post exposition), je prends bien soin de faire le tri dans toute cette paperasse. Plusieurs de ces flyers prennent le chemin du recyclage assez vite! Quelques-uns attirent mon attention dont, celui provenant de la dame parfumée qui semblait véritablement emballée par mon travail. J'ai alors décidé de participer au concours qui consiste à remplir un formulaire d'application en ligne et à soumettre un maximum de 4 photos d'oeuvres récentes. J'avais remplis toutes les cases vierges, j'avais même composé un texte sur ma raison de participer à ce concours et j'étais rendue à l'étape des photos. J'ai donc sélectionné 4 clichés et j'étais prête pour l'envoi. Or, à cet instant, Surprise!!! On m'informe qu'il y a des frais associés à une telle participation. Par exemple, la soumission d'une photo = 35 $, de deux photos = 60$, de trois photos = 75$ et de quatre photos = 90$. ''Ha ben là... J'aurais aimé le savoir avant''. Après toute cette préparation de dossier, j'y vais pour la totale -Chinkaching, chikaching- on ose le fabuleux package deal de 90 piasses, on y va pour 4 photos!

Un mois plus tard, je reçois un message important intitulé ''Congradulations!''. J'ouvre le courriel en question et j'apprends que je fais désormais partie des 150 finalistes pour le concours (sur plus de 2000 participants, quand même!). Je suis heureuse, ''mais qu'est-ce que ça veut dire faire partie des finalistes?'' Eh ben les amis, ça veut dire que je dois envoyer une œuvre aux États unis dans la galerie en question, et ce, mesdames et messieurs, à mes frais (allez-retour)! Pas d'envoi Fedex, pas de prix! Je suis fourrée alors, j'assume la dépense!

Ha oui! J'ai oublié de vous dire: une grande cérémonie était prévue, un mois plus tard, pour les participants et bien sûr, pour les finalistes. Un grand événement! D'ailleurs, les participants devaient payer leur entrée à 50$, mais pas les finalistes, c'est gratis pour eux. J'espère bien, considérant que je dois me déplacer jusque là et que je dois m'organiser pour l'hébergement. À ce qu'il paraît, ces soirées attirent beaucoup de monde provenant du Canada et bien sûr, des États unis. Ces soirées sont convoitées: les tites bouchées, les bulles, les robes de soirées, les cheveux ben crêpés et bien sûr, les trophées. Vous voyez le genre? Tout le monde est ben beau, les gagnants et leurs prix respectifs sont annoncés au micro par la madame aux effluves musquées et les victorieux bien attriqués, se déplacent sur la scène afin de se procurer leur oscar. Certains osent le ti-speach, d'autres n'osent pas. Vous voyez, c'est de ce type de soirée dont il est question.

Quelques jours avant le Ceremony Award Show, on m'annonce que je ne suis pas que finaliste, mais également l'heureuse gagnante d'un prix. ''Hou hou... C'est excitant tout ça, j'ai gagné, j'ai gagné un prix''.  

J'ai bien failli me rendre au Ceremony Award Show avec 2 copines, mais le plan a tombé à l'eau. C'était ben correct, car à bien y penser, on avait 12 heures de route à faire pour se rendre là-bas. Une ride de 12 heures aller-retour, ça fait tu ben une journée de route au grand complet ça!!!

Je n'y suis donc pas allée, mais malgré mon absence, j'avais quand même hâte de connaître mon prix. J'étais énervée et impatiente de savoir. Le jour du grand dévoilement est enfin venu et, Tadadam, roulement de tambours....! J'ai gagné un contrat de 6 mois avec la galerie concernée! Un magnifique prix d'une valeur de 4000$. ''Wouhoou, à ce prix là, je serai fucking bien représentée par cette galerie. C'est super ça''! Et qu'est-ce que ça implique d'être fucking bien représentée par cette galerie aux USA? Ça veut dire que je leur envoie, encore à mes frais, quelques toiles via FEDEX et que je croise mes doigts pour qu'ils les vendent pour alors pouvoir recevoir la moitié du fric (car n'oubliez pas, les galeries prennent 50% des ventes). Alors, rendue là, hop hop hop, j'emballe quelques toiles avec du papier bulles pis des boîtes de cartons et puis Chikaching-chikaching chez Fedex! Hep, elles sont parties!

À ce jour, trois de mes toiles sont encore exposées dans cette galerie. Sont-elles accrochées sur les murs bien à la vue des visiteurs ou sont-elles plutôt rangées dans le backstore avec les milliers d'autres œuvres invisibles? Je ne le saurai jamais, car c'est pas moi qui va faire 24 heures de route pour aller vérifier!

Depuis que cette galerie me représente (quelques mois à peine), aucun acheteur potentiel ne s'est manifesté pour acheter une de mes œuvres. Toutefois, je reçois régulièrement des courriels de la part de la galerie. Mes ''représentants'' me proposent de m'inscrire à l'édition 2015 du concours (auquel j'ai participé en défrayant des frais de 90$) et me proposent également de me payer moi-même une publication dans leur magazine. ''Ouin, mais c'est pas leur job de me représenter?" Anyway, à leur avis, il s'agit d'un investissement indispensable. Au fait, savez-vous comment ça coûte une foutue publication dans leur magazine? ''Eh ben, pour une demie page, on parle de 800$ US plus taxes et pour 2 pages complètes, attachez votre ti-chapeau, le montant est de 2 690$ plus taxes, toujours en argent américain''. Plusieurs artistes font le grand saut et osent la publication! Après tout, toutes les raisons sont bonnes pour publier à NOS frais dans LEUR magazine: Les grands architectes et designer recevront le magazine, les hopitaux et les représentants des grands espaces publics aussi et en plus, devinez quoi? On peut même payer la somme totale en versements égaux, et ce, à notre manière (tant qu'on paie)! - Des paiements assortis, juste pour vous et votre porte-feuilles. C'est ti-pas cute ça! - Imaginez, 3 tout-petits paiements de 896.67$ pour votre publication. Voilà une merveilleuse façon de m'aider à accéder au succès, vous ne trouvez pas?

En fin de compte, au sujet du prix gagné, je me demande bien en quoi consiste sa valeur de 4000$ si je dois débourser pour l'inscription, pour le shipping, pour les publications... pour accéder au succès!

Ouin, ouin, ouin..., à quoi ça peut bien servir à part que de me donner une belle leçon de vie?