13.8.14

Le monde à l'envers




Le marché de l'art (institutions ayant pour but de générer la vente d'oeuvres d'art) est finalement financé par les artistes et non par la vente de leurs œuvres. Les artistes eux, voulant faire du profit finissent par s'y ruiner. La cause est bien simple, on leur vend du rêve et qui de mieux qu'un artiste pour rêver! En plus, les artistes sont tellement nombreux! Il devient alors facile de trouver, parmi cette foule de rêveurs, certains artistes assoiffés de succès et de reconnaissance, prêts à débourser quelques milliers de dollars par-ci, quelques centaines de dollars par là. Après tout, il est impossible pour lui de prévoir le jour où, la «bonne personne» passera et découvrira ses œuvres. Mais qui est cette bonne personne? Un riche? Un mentor? Un galeriste? Une vedette? Un inconnu qui a de bons contacts?... On ne sait pas c'est qui, mais l'artiste s'imagine (et il y croit) qu'il finira bien par se pointer le bout du nez! À force d'acharnement et de dépenses colossales, l'artiste ne peut pas croire qu'il ne le rencontrera jamais.

Après les efforts, les expositions, les salons, les concours, ce n'est surtout pas le temps de lâcher, ''je n'ai certainement pas fait tout ça pour rien'' se dit-il. Le temps passe, l'artiste persévère et puis, rien... Et c'est là, à ce moment, qu'une autre dépense s'impose: une publication dans un magazine (parce que ça paraît bien), la livraison d'un tableau à ses frais dans une galerie aux USA (parce que la crédibilité c'est important, surtout à l'international), un petit peu de pub pour pas que son nom s'efface de la map (parce que la compétition est féroce) et tralali et tralala, c'est reparti! Chika ching, $$, chika ching....

Bienvenue dans ce monde sans fin où les abus se multiplient. Un monde méconnu où les riches s'enrichissent sur le dos des pauvres artistes qui, honteux, n'osent pas trop dire un mot, par peur de nuire à leur image, à leur réputation, car pensez-y, si l'artiste se plaint, des milliers d'autres sont en ligne derrière lui prêts à le remplacer et au final, les ignorants de ce monde pourraient bien finir par croire que l'artiste qui ne perce pas est celui qui n'a pas suffisamment de talent! Supposition bien douloureuse pour l'artiste doué et certes, rêveur à ses heures. Ouch...!

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